Alors là vraiment j’ai été surprise par le début du livre d’Eric Emmanuel Schmitt, mais enfin c’est justement le propre de l’écrivain de nous étonner, non ? Alors lorsque le héros Augustin, un journaliste stagiaire est témoin et victime d’un attentat en Belgique, on replonge dans l’actualité oh combien lourde. De voir le réel pénétrer dans le monde de la fiction de l’écrivain, m’est apparue très étonnante. Ici, on est emmené dans une sphère où la violence et le quotidien sordide ont la belle place.
On part du réel et on le dépasse avec une situation métahysique. On parle de la violence et des sectarismes, et puis ce sauvageon de stagiaire non payé qui fouille les poubelles pour trouver de quoi se nourrir, cet orphelin et son don de voyance… Il fallait oser, comme d’habitude, on lit vite, on est conquit par le style envolé et par l’intrigue qui cependant nous laisse pantois, dubitative, un grain de réalisme et une énorme poignée de formules magiques, mais attention qui font réfléchir et s’interroger sur le sens de la vie. Après l’évangile selon Ponce Pilate, et Ibrahim et les fleurs du Coran, ou Milarepa, qui nous ont entraîné dans certaines philosophies religieuses, une fois de plus, on est sur le même registre.
La fin est tout aussi époustouflante, là encore il fallait oser. Bon, à mon sens ce n’est pas le meilleur EES, mais c’est toujours bien écrit.