Je viens de refermer la dernière page, c’est d’un commun de commencer comme cela, mais je n’ai pas pris le temps de réfléchir, peut être aurais-je du ? Je viens de finir ce livre que je lis assidument bien que j’ai peu de temps en ce moment pour m’adonner à ce hobby. Mais j’avoue qu’il méritait bien sa récompense du prix Goncourt des lycéens. D’ailleurs à y repenser cela fait plusieurs livres que les lycéens ont plébiscité et que j’ai eu énormément de plaisir à lire. En prenant ce livre entre les mains, je connaissais juste une partie du thème, la guerre du Rwanda et du Buruni vue au travers du regard d’enfants.
Donc ce livre commence par la description d’un quotidien d’enfants dans un pays d’Afrique assez vite identifié, le Burundi après 1990. Le narrateur est rwandais par sa mère et français par son père, partage son temps entre ses copains de l’impasse et son école et sa vie dans sa famille. On le suit au travers d’une portion de vie celle de l’enfance qui finira par s’envoler très vite avec les événements politiques qui précipitent l’innocence dans l’oubli.
La progression est douce, du jus des mangues volées dans un jardin de l’impasse qui tombe et goutte au menton et le long des bras, aux films regardés en cachette entre potes jusqu’aux grenades dans leur repaire « la caravane » et les kalachnikov en bandoulière de certains copains, la guerre ravage, désaxe, modifie toutes les valeurs et leurs significations.
Gaby commence son histoire il a 8 ans et entre au CM2, petit à petit, il surprend des bribes de conversations qu’il ne peut encore interpréter mais qui signifient que les turbulences politiques couvent. Le personnage évolue, ses réflexions et sa vision sur son territoire aussi, et à la fin du livre, on est devant un jeune qui a grandi, mais avec les stigmates de la guerre. Il sera évacué lorsque la situation sera trop risquée pour sa soeur et lui. De retour en France, il n’aura de cesse de souhaiter repartir et retrouver les lieux de son enfance à commencer par son impasse mais les lieux sans les personnes et les bruits ne résonnent plus de la même partition : » Je pensais être exilé de mon passé, j’ai compris que je l’étais de mon enfance. Ce qui me parait bien plus cruel encore. »
Ne pensez pas que la guerre vécue par Gaby soit lointaine, on est au contraire dans ce que traverse toute population civile au quotidien, rien n’est épargné, les angoisses et les peurs au ventre, les assassinats, les amis qui deviennent ennemis et la folie qui guette chacun de ceux qui côtoie trop longtemps l’horreur !