Ce matin, levée de bonne heure, je file jusqu’à la Place Vendôme, nous sommes samedi 8h30, personne ou presque, je m’attarde et observe que cette place est juste magnifique, tout est ordonnancé de manière délicate, raffinée, équilibrée, bref je suis fan et je vous assure que les bijoutiers alentours n’y sont pour rien, mais la majesté du lieu oui. Je file prendre un petit déjeuner chez Angelina et ensuite je fais du vélo jusqu’à la Fondation Vuitton.
La place Vendôme est toujours occupée par une exposition en cours, et donc pleine de camions de déménagements de podiums à monter, ce n’est pas toujours sympathique pour prendre les photos.
Le Marquis de Ladurée est une boutique magnifique et les petits camées de couleur en chocolat font tous envie. Je file ensuite sous les arcades de la rue de Castiglione pour arriver au salon de thé Angelina, je résisterai au fameux Mont-blanc (une tuerie), je résisterai au fameux chocolat chaud avec chantilly, mais la crème de marron sur mes tartines beurrées avec un bon thé, je serais digne, je ne lècherai pas le pot…. Juste un peu déçue car ils ont troqué les théières en argent contre de la porcelaine blanche.
Nous prenons ensuite la place de la Concorde et l’alignement de trois colonnes me plait bien. La place de la Concorde, c’est un carrefour urbain essentiel pour les automobilistes, mais à cette heure matinale, c’est juste un monument de Paris pour nous. A l’origine la place de la Concorde s’appelait la place Louis XV en l’honneur de ce dernier, imaginée par l’architecte en chef de l’époque, Ange-Jacques Gabriel, celui-là même qui fera le petit Trianon à Versailles et….. la place de la Bourse à Bordeaux et oui ! Au départ c’est un vaste marécage à l’orée des Tuileries avec un pont tournant pour enjamber les fossés, puis la place Louis XV accueillera la statue équestre du roi. Louis XVI et Marie-Antoinette y seront même exécutés. Après la terreur, en signe d’apaisement elle sera re-baptisée place de la Concorde. L’obélisque vient d’un cadeau du vice-roi d’Egypte, Méhémet Ali, à l’origine il y avait deux obélisques en cadeau mais les difficultés à faire venir celle-ci furent telles que l’on rendit la seconde à l’Egypte. le Musée de la Marine retrace parfaitement cette épopée.
Ensuite le brouillard se lève et le ciel devient bleu la lumière est superbe, peu de voitures encore, les berges sont idéales, vraiment nous avons passé un super moment. Les pistes cyclables sont larges et bien délimitées, j’ai trouvé que tout le long de mon séjour, il était vraiment aisé de circuler à vélo. Bon le soir à la nuit tombante, j’ai pris les transports en commun.
Le Zouave du Pont de l’Alma se désespère d’avoir les pieds dans l’eau, les paysans aussi certainement mais les cyclistes pas du tout ! Cette statue est une rescapée de la guerre de Crimée. Elle a longtemps servi d’indicateur pour les crues, mais le véritable indicateur scientifique aujourd’hui est l’échelle hygrométrique du pont d’Austerlitz.
La Tour Eiffel dont on ne refera pas l’histoire laisse filtrer quelques rayons du soleil.
Nous passons devant la nouvelle cathédrale orthodoxe russe, celle sur laquelle nous ne polémiquerons pas. Mais le bâtiment sorti de terre par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, est superbe. Site religieux mais également école russe et centre culturel, cela va certainement se développer, laissons-lui le temps. En attendant même si le bâtiment est vide, il aura fallu 150 millions d’euros financés par le gouvernement Russe pour réaliser cette cathédrale.
Après avoir traversé une partie du bois de Boulogne et le lac avec ses petits bateaux en bois, nous arrivons à destination dans le jardin d’acclimatation. Je suis déjà venue une fois l’an passé à la Fondation Vuitton mais à époque le bâtiment était sans couleur.
Aujourd’hui la fondation Vuitton a mis Daniel Buren ( l’homme qui aimait la couleur) sur le coup. Et franchement c’est déjà top avant grâce à son architecte Franck Gerhy dont nous avons vu quelques réalisations à Berlin, à Prague ou à Bilbao. Je suis très attachée aux vieilles pierres et à un certain classicisme comme notre ville de Bordeaux avec ces magnifiques pierres de Frontenac ou de nombreux immeubles dans Paris mais je trouve que tout est sublimé quand un esprit moderne allie une technicité, un nouveau matérieau, je suis toujours émerveillée par ces nouveaux architectes. Mon prochain souhait, tester l’hôtel fait par Gehry au pays basque….!
La fondation Vuitton est un moment extraordinaire de poésie parce que ce site incrusté dans la nature du jardin d’acclimatation tel un bijou sur une bague, permet une visite toujours renouvelée. Les photos parlent d’elles-mêmes. J’ai beaucoup aimé la cascade à vagues à l’extérieur et le bassin avec les colonnes colorées du danois Olafur Eliasson (dont vous pouvez encore voir quelques réalisations jusqu’au 30 octobre 2016 dans les jardins de Versailles) qui nous invitent à une itinérance au travers de jeux de lumières et de miroirs où le paysage à voir change à chaque instant.
Nous finirons notre visite en déjeunant juste devant la fondation Vuitton dans ce restaurant idyllique La terrasse du Jardin, le lieu et l’accueil sont à la hauteur et ce qui est dans l’assiette ne dépare pas, encore un bon moment.
En repartant pour rejoindre la gare, entre deux immeubles, la Tour Eiffel et les Invalides…