En sortant de la zone du Palais de la musique Catalane, nous faisons 6 minutes de vélo et nous tombons sur « la Pedrera », surnom catalan signifiant carrière de pierre. Le joli nom est la casa Mila du nom de son propriétaire, commanditaire des travaux en 1905. Cet édifice est devenu au fil du temps l’emblème de l’art catalan et l’un des sites touristiques les plus visités dans Barcelone. A l’époque la construction était loin de faire l’unanimité, très controversée par les habitants et par des échanges nourris avec la municipalité d’alors.
Aujourd’hui on se presse pour admirer le génie créatif sans pareil d’Antonio Gaudi, l’architecte en chef de ce bâtiment. Et pourtant, il n’a pas toujours été reconnu ni même apprécié, son activité ayant été jugée très souvent trop avant-gardiste pour l’époque… Ah les grands génies incompris…! Il s’inspire à ses débuts de Viollet le Duc mais rapidement, il se fait remarquer par sa fantaisie et son originalité. De plus son art ne se retrouve pas que dans l’architecture mais dans tous les domaines du quotidien qui l’entoure. Savez-vous que le directeur qui a signé son diplôme d’architecte a dit : « Nous avons accordé le diplôme à un fou ou à un génie. Seul le temps nous le dira… »
Le Passeig de Gràcia où se situe la casa Mila est le lieu que les bourgeois de l’époque ont choisi pour construire, et le propriétaire un riche entrepreneur et son épouse veulent épater. Gaudi continue dans son esprit de modernisme ou de l’Art Nouveau à s’inspirer de la nature, “ Tout est issu du grand livre de la nature. Cet arbre, proche de mon atelier: voici mon maître”.
Extérieurement c’est une sorte de vague avec peu d’angles, la cour intérieure est élaborée comme un patio avec des détails intéressants comme les porte-fleurs, les rampes d’escaliers en fer forgé, les plafonds sculptés ou peints. Un sous-sol carrelé y est pensé. Mais évidemment les figures sur le toit du bâtiment par un jour de grand ciel bleu, c’est juste incroyable, il y a un ascenseur pour y monter ou des escaliers au choix.
De nombreuses pièces de sculptures sont recouvertes d’éclats de mosaïques, on appelle cela le trencadis, on surnomme cet art typiquement catalan « le pique assiette », le parc de Güel en est truffé…! Les toitures également sont juste dingues, des vagues avec des sortes de petits hublots tels des yeux. La forme des cheminées comme une armée de soldats casqués est tout aussi étonnante. C’est vraiment un univers qui ne laisse pas indifférent et dans lequel on peut saluer l’audace pour l’époque et la technicité puisque 100 ans après ça tient toujours et l’originalité qui invite à la rêverie.
Vous avez vu on peut voir la Sagrada Familia du toit de la casa Mila et regardez encore, la photo suivante avec d’un côté la Sagrada Familia et à l’extrême droite, la tour Agbar en forme d’obus, deux styles complètement opposés…!
Juste en dessous des terrasses, il y a les combles, qui servaient notamment pour la buanderie. Aujourd’hui c’est l’espace Gaudi, avec des courts métrages de l’époque retraçant la vie quotidienne dans laquelle s’inscrit l’oeuvre. Des maquettes et dessins montrent le travail de l’artiste. Il y a aussi ces fameux arcs caténaires en briques.
En redescendant dans les couloirs et les habitations que l’on peut visiter, on trouve de nombreux détails esthétiquement pensés comme aimait à le faire Antonio Gaudi. Les moulures de portes, les rampes en bois des escaliers, le fer forgé de la rambarde ou la porte de la cour…
Les bâtiments alentours ont également une jolie vue sur la Casa Mila et la cour extérieure offre de nombreux agréments pour ses habitants.
[…] erré dans le quartier gothique, et le palais de la musique catalane. Ensuite j’ai visité la casa Mila et je suis rentrée en passant par la Sagrada […]