J’ai adoré cet endroit, outre la balade dans un endroit paysager et paisible au bord de la ville et avec de nombreux espaces verts, c’est surtout la démesure qui frappe. On ne peut bien le comprendre que lorsque l’on fait ensuite la visite de l’église Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs construite sur l’emplacement des anciens thermes de Dioclétien, près de la gare de Termini.
Les thermes faisaient partie intégrante du mode de vie des romains. C’est sous Septime Sévère que les thermes de Caracalla sont conçus, puis sous le règne de son fils surnommé Caracalla qu’ils sont inaugurés en 216 après J.C. Dans les écrits de certains comme Polemus Sylvius, ils sont décrits comme une des sept merveilles de Rome. Ils semblent qu’ils aient été grandioses par la taille et l’aboutissement d’un certain modernisme pour l’époque, on pouvait accueillir 1600 personnes, mais avec le roulement des personnes, on pouvait selon les estimations monter à plus de 6000 personnes par jour !
Les différents envahisseurs tels les Goths qui coupèrent les aqueducs pour prendre Rome en état de pénurie d’eau, enlevèrent l’attrait pour les bains. De plus l’endroit isolé et hors de la ville, en cas d’invasion, achevèrent de plonger les Thermes de Caracalla dans l’oubli. A partir de ce moment, tombés en désuétude, on vint piller les pierres et les chapitaux qui se retrouvent aujourd’hui dans certaines églises, qui en chapiteaux, qui en statues.
Les dernières fouilles permises grâce à des mécénats privés ont mis à jour de superbes mosaïques et fresques polychromes datant du 3ème siècle.
Depuis 2001, le site des thermes de Caracalla est redevenu à la une avec quelques concerts de musique classique et lyrique, et quelques festivals qui s’y produisent chaque année.
Le mur d’enceinte autour des thermes avait vocation à soutenir la colline. Les thermes étaient les plus luxueux de l’empire romain, et d’un grande démesure avec 337 mètres de long et 328 mètres de large. L’eau provenait d’un aqueduc du nom de l’empereur Aqua Nova Antoniniana une dérivation de l’aqueduc Aqua Marcia. Cela permettait d’alimenter outre les citernes, les bassins, les fontaines, les jardins…
Les bains romains consistaient à prendre une succession de bains chauds et froids pour réactiver la circulation, se laver, se détendre, se soigner… Mais aussi se cultiver, faire du sport, de la natation, de la lutte, il y avait également une bibliothèque. On comprend que ces activités permettaient à tous les publics de venir et de participer aux échanges culturels et sociaux de la vie de l’époque, grâce à un droit d’entrée (le balneaticum) assez bon marché, cependant les profits des gérants furent astronomiques.
Un rituel traditionnel était un sauna, un bain froid (frigidarium), un bain chaud (caldarium), le bain tiède (tépidarium) un massage, des épilations, il n’était pas rare de pouvoir passer la journée sur place. Cependant il est vraisemblable que les deux sexes étaient majoritairement conviés à des heures séparées.
Nous sommes ensuite allés à l’église Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs près de la gare de Termini, pour bien se rendre compte, non pas des dimensions irréelles de ces salles, mais de leurs décorum.
Sur la porte d’entrée en bronze, le sculpteur Igor Mitoraj a symbolisé l’ annonciation.
On se trouve dans une église de Rome et celle-ci est bâtie sur les ruines des anciens thermes de Dioclétien, si bien que l’on conserve une trace assez proche du décorum de l’époque. Le diamètre des colonnes est de 1,50 m environ.
C’est le pape Pie IV qui engagea Le peintre et sculpteur Michel-Ange pour transformer ces thermes en église. Certains des grands tableaux proviennent de la basilique Saint Pierre.