Lors de notre séjour l’un des objectifs était de faire un tour à vélo sur la via Appia Antica. Finalement nous le ferons un dimanche matin, car le reste du temps la circulation pour y accéder est assez dense. Le dimanche, il y a donc moins de voitures. Nous traversons la ville pour aller au départ de la voie pour vous situer, il faut aller jusqu’à la porte de San Sébastiano qui est dans le sud de Rome. L’arc de Drusus, marque le début de la via Appia.
En effet, cette voie date de 2300 ans….!!!!! Elle est supposée avoir été créée en 312 av J.C pour permettre à Rome de se ravitailler, finalement la construction ira jusqu’au port de Brindisi, sur la Méditerranée. Elle parcourt ainsi plus de 500 kilomètres. C’est sur cette voie que le Christ est apparu à Saint Pierre lors de son départ de Rome. Après la chute de l’empire romain, elle n’était plus usitée du fait de l’insécurité qui y régnait. Pour honorer la mémoire des anciens chrétiens qui empruntèrent cette voie, elle a été remise en état par le Pape Pie VI.
Lorsque les armées n’étaient pas en guerre, elles étaient payées, aussi, pour ne pas les laisser oisives, de nombreux travaux leur étaient dévolus, c’est ainsi que beaucoup de monuments ont vu le jour, idem pour la via Appia Antica. La largeur est de 4,10 m et de part et d’autres de la voie en dalles sur lesquelles les chars passaient, on trouve des petits chemins pour ceux qui allaient à pied. Cela nous a bien servi pour passer car le vélo sur les pierres, c’est juste insupportable, imaginez des heures en chars….!!!
D’ailleurs regardez bien sur certaines pierres, probablement du basalte, on trouve quelques traces d’usure dues à des roues de chars…. La route a aussi été faite en tenant compte des pentes pour l’évacuation des eaux de pluies.
C’est juste une balade merveilleuse entre nature et histoire. Comme l’on ne pouvait enterrer ses morts dans la ville, beaucoup de tombes et de mausolées ont été érigés le long de la voie et certains sont encore visibles.
Sur le parcours, le tombeau de Cécile Metella, femme de Crassus connu pour son immense richesse qui oeuvra notamment avec César et Pompée. A l’époque, il est courant de marquer soit l’importance du défunt ou de sa famille par une tombe selon ses moyens d’où ce tombeau colossal …. Au fil du temps, il a été détruit puis remanié et incorporé à un château fort au 13ème siècle. Il est un des mieux conservés sur la via Appia Antica. La salle est immense et on retrouve plein de morceaux de pièces d’époque, hormis le sarcophage de la défunte. Dans le sous-sol, on trouve un puits qui servait à entreposer ou à remonter des pierres.
Sur un autre endroit les ruines de l’ancien cirque de Maxence, qui servait pour les courses de chars à chevaux, qu’on appelle des quadriges ( lorsqu’ils sont quatre). on peut voir la tour qui reste encore presque intacte et les gradins bien usés. Il y a des habitations maintenant autour, mais l’endroit reste bucolique et surtout d’un calme reposant après les trépidations de la ville.
Les catacombes de Saint Sébastien se visitent mais les photos sont interdites.
Nous faisons un stop dans ce restaurant Hostaria Antica Roma au 87 sur la via Appia, où nous passerons un très bon moment. Dans le mur du fond de la salle, il y a des creux pour d’anciennes urnes funéraires pour les esclaves qui avaient servi la maison.
Ici la première borne militaire que nous rencontrons en début de parcours.
Nous avons adoré ce moment car c’était un dimanche, une belle journée, , peu de monde, plein de choses à visiter et à vélo, on rentre sans être trop fatigués. On se replonge un peu dans ce monde antique, grand, vaste, immense, brutal et injuste, mais exceptionnel à 2000 années de là, avec un souci du luxe et du confort que l’on va aller vérifier ensuite en faisant les ruines de Caracalla et les thermes de Dioclétien.