Un matin ou un midi, c’est surtout selon les horaires de marée, nous nous rendons sur le port ostréicole de Claouey et louons 3 kayak pour la journée. Nous avons loué auprès de la Cabane à Gliss. Nous prenons 3 bidons étanches qui garderont notre pique-nique et nos affaires personnelles serviettes et crème solaire… Avec nos gilets de sauvetage, une casquette et une double pagaie, nous sommes deux par kayak et sommes prêts à prendre le large, direction les cabanes tchanquées puis l’île aux oiseaux…!
Ce qui est amusant c’est que presque tout le long de notre trajet qui durera un peu plus de deux heures, nous sommes dans 60 cm à 1 m d’eau…! Nous avons une carte, on s’oriente tant bien que mal. De fait on voit les cabanes tchanquées qui trônent au loin. Symbole fort du bassin d’Arcachon, ces deux cabanes sur pilotis ( tchanque signifiant échasse en gascon) sont aujourd’hui un site classé et propriété du conservatoire du littoral depuis 2008. Elles furent édifiées pour les ostréiculteurs qui travaillaient sur les parcs à huîtres sous Napoléon dès 1883 après que le site soit devenu propriété de l’état en 1827, auparavant l’îlot servait de pacage pour les troupeaux friands de cette herbe recouverte d’eau de mer plusieurs fois par jour.
Nous posons nos kayak et entreprenons le tour des cabanes, quelques photos, un bon pique-nique et nous repartons émerveillés de ces constructions qui contre vents et marées sont sauvegardées et restaurées régulièrement pour conserver ce visage emblématique du bassin.
Cette fois-ci cap sur l’île aux oiseaux, c’est une fois encore un tour relativement calme et cependant il faut jouer avec la marée pour récupérer les petits esteys ( sortes de petits couloirs d’eau peu profonds) qui se forment pour pagayer au plus près.
Arrivés sur place, nous irons faire une sieste abrités sous une tonnelle au pied d’une cabane privée cette fois-ci, mais nous ferons juste le tour et admirons la nature, intacte sans détritus, avec des plantations d’arbres, arbustes et même un mini potager. De petits lacs, quelques arbres, des endroits idéals pour les oiseaux migrateurs où vient une avifaune qui peut aisément nicher et trouver dans la vase et les herbes les nutriments nécessaires à leur survie, tels les hérons cendrés, les aigrettes, le courlis, le tadorne, les canards et la bernache bien sur…
La pose est finie, il nous faut repartir avec le courant favorable de la marée qui descend et là, il ne faut vraiment pas se tromper car sinon on est contraint de patauger quelques centaines de mètres dans la vase, cela passe encore mais en plus si on ne repère pas le bon chemin pour entrer dans le chenal, on peut vite se retrouver à sec sans possibilité de retour avant la prochaine marée c’est à dire 6 heures plus tard…! D’où l’intérêt de partir avec la personne qui sait lire les panneaux fluviaux cardinales, balises..etc… Bref je sais de quoi je parle et comme je n’ai cessé de répéter à mes enfants, la mer comme la montagne c’est magnifique mais on ne part pas à l’aveuglette la fleur au bout du fusil…! « La confiance n’exclut pas le contrôle… »