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Ce matin, levée de bonne heure, je prends un petit déjeuner au pain quotidien qui se trouve 18 place du marche Saint Honoré, il est 8 heures, nous sommes attablés et c’est encore silencieux, je pense à Dutronc et son « Paris s’éveille ». On profite de ce moment de répit avant que la ruche ne commence à bourdonner.
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En face de nous s’ouvre le passage des Jacobins refait en 2012 et magnifique. En plein coeur du quartier Saint Honoré , à deux pas de l’Opéra et de la place Vendôme, cet ancien garage a été transformé en immeuble de bureaux, au rez de chaussée en enseignes de meubles, on y trouve même une concession de voitures. Le tout est ceint d’une couverture de verre, admirable dans la conception et l’esthétique. L’architecture moderne bien pensée côtoye parfois l’ancien avec un brio et une élégance qui ravissent les yeux.
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Je prends le vélo et me rends à Beaubourg. On dit Beaubourg alors que c’est le nom du quartier où le centre Pompidou est situé. Ce musée d’art contemporain accueille entre 3,5 et 3,8 millions de personnes par an et au vue de la file d’attente, je suis encore heureuse d’avoir pris un e-billet pour l’exposition Magritte qui ouvre jusqu’au 23 janvier 2017 avec des nocturnes tous les jeudis soirs jusqu’à 23h, c’est très sympa.
Vue du 6ème étage de Beaubourg sur l’église Saint Eustache et le jardin de mobiles aquatiques Niki de Saint Phalle.
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Magritte, pour comprendre l’artiste et son oeuvre, il faut entrer dans son monde, dans son univers, dans sa logique… Pour vous y aider, sur iTunes, il y a une application centre Pompidou, avec dedans des mémos vocaux, des interviews de l’artiste qui permettent vraiment bien de comprendre l’intention puis de se laisser diriger par les différentes parties de l’exposition.
L’intérêt pour le livre Les mots et les choses et l’essai Ceci n’est pas une pipe de Michel Foucault auront une grande influence sur le travail de Magritte. Son oeuvre décortique la distance entre le mot et la chose entre l’objet et sa représentation.
L’exposition organisée par Didier Ottinger offre une relecture de l’oeuvre de Magritte, une sorte de jeu d’énigmes à trouver, il ne nous donne pas juste à regarder mais à s’interroger, à chercher ou à comprendre.
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… »Comment montrer un verre d’eau dans un tableau de manière qui ne soit pas indifférente mais disons le mot génial, sans fausse honte. J’ai commencé par dessiner beaucoup de verres d’eau avec toujours un trait sur le verre, ce trait au bout du 100 ème ou 150 ème dessins s’est évasé, et a pris ensuite la forme d’un parapluie, celui-ci a été placé dans le verre et pour finir en dessous du verre. Ce qui est la solution exacte à la question initiale : Comment peindre un verre d’eau avec génie… » extrait d’une correspondance avec Suzie Gablic-1958
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Lorsque je contemple une oeuvre de Magritte, je pense aussitôt à Dali, une technicité parfaite mise au service d’un imaginaire débridé, bien plus que le nôtre visiblement. On contemple un espace fantasque comme lorsque l’on lit un livre et que l’on se fait soit-même sa vision interprétée.
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L’oeuvre de Magritte sera tentée par la résolution de problèmes. Dans La durée poignardée, on parle du temps avec l’horloge, qui répond au temps de la locomotive qui souffle de la fumée dans une cheminée logique non ? Allez je vous laisse réfléchir…!
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Dans L‘art de la conversation, dans un paysage de fin du monde, d’énormes blocs s’organisent pour montrer un mot Rêve ou René, c’est une composition où derrière le chaos, un mot stable surgit. Bref là encore l’interprétation est ouverte.
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Dans Décalcomanie, l’homme au chapeau melon de dos aurait-il été poussé de la droite à la gauche, non le pan de rideau reste accroché à l’ombre absente, bref c’est un découpage de où à où et qui donne à voir quoi, bref vous l’aurez compris, ce sont des histoires à tiroirs, des jeux d’illusions qui s’interprètent au gré de notre imaginaire.
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Des images qui illustrent une porte qui est une ouverture qui ouvre sur le ciel et ainsi de suite.
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Magritte disait : « Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées ».
Et bien c’est réussi… un peu de brainstorming…! Pour ma part, j’ai adoré replonger dans cet univers qui donne à voir, à réfléchir et à interpréter, bref on ne reste pas neutre.
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Bon ensuite direction rue de Matignon avec ce charmant immeuble et tout près de là un super restaurant coréen Le Soon où j’ai pêché par excès car tout faisait envie et les portions étaient généreuses … Réservation recommandée.
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Super cette promenade dans Paris ! Et merci pour l’expo de Magritte que je ne verrai sans doute pas et que j’ai pu visiter grâce à toi…