Lorsque j’ai eu ce livre entre les mains sur les conseils de mon amie Brigitte, je ne me doutais pas une seconde de l’effet secondaire, je m’attendais à une lecture intéressante, voire distrayante ou bien culturelle, avec comme d’habitude, le « lis-le on en parle après »…! Mais là ce fut l’uppercut immédiat. J’ai juste adoré ma lecture et pourtant comme le sujet est dur, difficile, insoutenable, mais il ne faut pas avoir des oeillères, moi qui suis une maman, combien de fois lorsque les enfants s’en vont, on les regarde partir la boule au ventre.
Je ne parlerai pas de l’histoire car chacun avisera avec son degré de maturité par rapport au sujet et sa capacité à enrayer cette émotion. Mais je parlerai juste de l’intérêt du livre, qui se situe au niveau d’une réflexion que chacun d’entre nous peut faire. C’est pour cela qu’à la suite de cette lecture, nous avons beaucoup échangé avec notre entourage pour savoir les désirs et les exigences de chacun face au don d’organe. L’axe de travail de l’écrivain a rendu la lecture vive sans concession et sans atermoiement. Le texte est direct, concis et l’action tient en 24 heures, entre le SAMU sur les lieux de l’accident et l’embaumement du corps. En effet on suit le coeur de Simon à travers le point de vue de chacun des protagonistes de l’histoire, donc un regard croisé et sans aucune concurrence entre eux. Le quotidien, le mode opératoire, oserais-je dire est décrit étape après étape, on est dedans et pourtant, le tour de force de l’écrivain est d’avoir mis une grande dignité, une belle hauteur qui entourent la réalité qu’est le don d’organe. Que ce sujet est dur et pénible, mais je reste persuadée que d’en parler, de faire éclore chez chacun une conscience à ce niveau est salutaire.
Depuis ma lecture, une adaptation cinématographique de Katell Quillévéré est sortie en septembre 2016.