Lorsque j’ai refermé ce roman, après avoir passé quelques vraies bonnes heures de plaisir, je me suis précipitée sur le net pour écouter la chanson de Nina Simone « en attendant Bojangles « car c’est quand même bien ce tube qui rythme le roman. On suit dans cette histoire un peu loufoque, une famille unie mais pour le moins originale. Le narrateur est un petit garçon élevé sous le regard aimant de ses parents, avec sa mère « qui le picore », son père et son animal de compagnie Madame Superfétatoire, un oiseau exotique.
Ce couple de parents amoureux offre à leur enfant une vie en dehors de la réalité, tout est drôle, démesuré, sans aucune contrainte, sans aucune arrière pensée, juste vivre pour soi ! Le décor est planté, cette vie rêvée, ce conte sont-ils vrais ? Cette innocente farce se délite petit à petit rognée par la maladie de la mère et l’on voit la triste réalité rattraper cette gentille famille à qui on ne souhaiterait qu’une chose, c’est que leur histoire ne s’arrête jamais, tant tout est détourné à l’envie..! Je me suis régalée et ce n’est qu’une fois refermé le livre, en échangeant avec d’autres lectrices que j’ai appris le devenir de ce livre qui poursuit une voie royale édité par une petite maison d’édition bordelaise Finitude.
Oui ce livre rompt avec les scénarios tradis et c’est agréable d’avoir parfois ce grain de folie, cette étincelle qui fait que plus de barrière, ni sociale, ni territoriale, ni culturelle, tout est permis pour un instant, un instant seulement et dans un livre …! Une liberté qui se monnaye chèrement malheureusement.
Ce qui ressort de ce livre, c’est avant tout le style d’écriture, un style adulte dans le personnage d’un enfant, mais qu’on ne s’y trompe pas, c’est une plume tour à tour drôle, légère, pleine d’humour, de poésie et aussi d’une certaine tristesse, ou enfin de nostalgie. Il ressort effectivement de ce livre une belle émotion, sur la relation d’un enfant avec le couple de ses parents, comment trouver sa place dans ce trio…! Sa propre vie ne s’accroche qu’à cela… point de copains ? Point d’amis ? Le petit homme est enlevé de l’école, on comprend assez bien….. L’amie qui m’a prêté le livre dédicacé par l’auteur me dit qu’il était un fameux cancre…! Et bien, la succès prend des voies impénétrables…!