Il est des livres que l’on referme avec le ouf de soulagement, d’autres que l’on se promet de rouvrir … La succession fait partie de la seconde option! En effet, même si la phrase marquante de ce livre reste pour moi une vérité essentielle à tout moteur de vie : « Il ne faut jamais se tromper de vie. Il n’existe pas de marche arrière ». Je referais volontiers des retours arrière dans ce livre, où se mêlent le long du fil conducteur de ce joueur de Cesta Punta, l’histoire d’une famille.
Finalement rien de terriblement nouveau, un jeune homme quitte son pays d’origine, les environs de Toulouse et le pays basque, pour la Floride, loin loin de son univers familial pour le moins assez lourd, pour vivre sa vie…! Combien de jeunes, ont voulu ainsi rompre avec la fameuse « tradition familiale ». Combien de jeunes veulent goûter des horizons différents pour s’échapper à défaut de s’extraire du poids du passé.
Paul Katrakilis, notre héros est médecin comme son père avant lui mais préfère vivre de sa passion de la pelote basque, jusqu’au décès de son père. Peu à peu au gré des allers et retours entre la Floride et la France, Paul est rattrapé par le destin…
Les aléas de sa vie, professionnelle et personnelle, vont finalement le replonger malgré lui dans la découverte de l’histoire familiale. Alors que certains se délectent à repartir sur les traces du passé, Paul lui ne recherche pas ce passé, d’autant qu’il est lourd avec une bonne palanquée de suicides inexpliqués. Mais les influences extérieures, sous forme d’anciens patients ou de confrères se chargent de dépeindre son auguste père sous les traits d’un homme brillant, tout autre que le souvenir de Paul.
Au travers de cette lecture, on aborde la disparition mais aussi le poids de l’héritage, le poids du passé, que faire de ce fardeau pour les uns, comment faire prospérer cette richesse pour les autres. Cela m’a beaucoup inspiré. Et je me fais le constat comme le disait le docteur Dodson de tout se joue avant 6 ans que la maturité affective que chacun de nous acquiert dans ses jeunes années et la qualité de l’attachement parental reçu, déterminent majoritairement la suite du devenir de nos enfants. Dans le même registre je conseille Aïe, aïe mes aïeux de Anne Ancelin Schützenberger et la répétition des scénarios de la vie de Jean Cottraux.