La fille du train est un thriller. A défaut d’aller voir le film du même titre qui sort en ce moment sur les écrans de cinéma, j’aurai lu le livre.
C’est l’histoire d’une jeune femme rongée par l’abandon de son mari qui est partie pour une autre. Habituée du train de banlieue de 8h04, tous les matins, elle voit le même paysage, les mêmes arrêts, les mêmes enfilades de maison, comme une voyeuse, elle se plait à imaginer une vie à chaque habitant qu’elle entrevoit, chaque maison qui borde la voie ferrée et qui lui donne à voir un pan de leur vie. Elle donne même des noms à ces personnages qu’elle aperçoit presque tous les jours de son train et elle repasse le film de sa propre vie avec Tom son ex-mari. Tom habite justement là devant le train et un peu loin, c’est un autre couple dont elle va imaginer encore la vie, elle va même leur donner des prénoms factices, ce seront Jess et Jason. Mais un jour les journaux étalent le portrait de la jeune femme qu’elle a surnommée Jess. Elle a disparue.
D’alcool en désœuvrement, elle va s’approcher au plus près de l’enquête, jusqu’à en devenir un personnage clé. J’ai beaucoup aimé la manière dont l’écrivain aborde ces trois protagonistes femmes, Rachel, Megan et Anna, tour à tour un chapitre les met en scène et petit à petit, l’intrigue commence à prendre forme, qui est l’assassin, on devine peut être le meurtrier mais c’est très bien amené et jusqu’au bout ces trois femmes apportent leur éclairage.
Transparait également dans ce livre, la vie des travailleurs qui partent de ces banlieues dortoirs pour le centre ville. Lorsque l’on prend ces train de banlieues, il y a effectivement cette dimension de voyeur. Le travail de l’écrivain qui part d’un journal intime de chacune des trois femmes est bien mené, le puzzle se recolle, comme si le passage obligé était un périple d’un train pour sortir d’un tunnel …!
