Un hommage à Marie-Thérèse d’Autriche : vos cours d’histoire sont loin ? ce n’est pas grave. Il ne s’agit ni de faire revenir vos souvenirs, ni une contestation féministe. Le livre d’Elisabeth Badinter est un regard croisé du pouvoir politique, maternel et de femme d’un personnage historique tel que le fut Marie-Thérèse d’Autriche. Quelques femmes ont été par le passé à la tête du pouvoir. Mais chaque fois on se dit qu’elles ont du faire d’énormes sacrifices pour incarner, qui une fonction, un rôle, un pouvoir…!
Le propos d’Elisabeth Badinter
Ce livre permet de replacer le contexte historique de Marie-Thérèse d’Autriche avec les contemporains de son époque. Cela grâce notamment aux nombreuses notes et aux récits des ambassadeurs de l’époque qui rendaient compte de l’état des cours royales d’Europe. Le propos d’Elisabeth Badinter est de montrer comment une femme à l’époque de Marie-Thérèse d’Autriche a pris le pouvoir à la suite de son père, puis l’a incarné. Elle a tenu tête à Frédéric II ou à Catherine de Russie, à une période peu faste pour elle. Comment cette jolie tête blonde qui a mis au monde 16 enfants, avec une constante fidélité, surmontera des défaites, des échecs toujours jusqu’à son dernier souffle.
L’incarnation des 3 corps
Au siècle des Lumières, Marie-Thérèse d’Autriche innove en usant du charme dont elle est pourvue. Sur les tableaux qui la représente, les grossesses l’ont beaucoup déformé à la fin de sa vie. Il semble cependant qu’elle ait fait partie des plus belles jeunes femmes de son temps. Elle va régner pendant 40 ans et incarner la mère patrie. Mais ce qui est particulièrement notable, c’est la constance qu’elle a eu de maintenir plusieurs rôles. D’abord son rôle de mère, au sens de la Mère de ses sujets. Ensuite vient celui de sa nombreuse progéniture auprès de laquelle, elle sera intraitable et en même temps généreuse et très présente. Ensuite, elle n’aura de cesse de donner sa légitimité à son époux, afin de conserver cette notion de couple royal.
Une figure moderne
Si on peut contester ses choix diplomatiques ou le puritanisme de sa fin de vie, elle reste cependant le premier modèle de femme moderne. Elle a su incarner les 3 corps, celui de femme, de mère et d’épouse, sans démériter sur aucun. Une belle posture pour toute celles d’entre nous qui parfois peuvent douter…!
