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Bérézina

Par 11 mai 2016 idées de lectures

berezina

La Bérézina, est un fleuve russe de Biélorussie affluent du Dniepr. C’est aussi la bataille de la Bérézina, en novembre 1812 entre les troupes de Napoléon 1er et les armées russes. Dans le langage courant, on parle de bérézina pour signifier une défaite cuisante, une déroute complète et pourtant la Bérézina, est plutôt une victoire des troupes de Napoléon qui ne se sont pas fait prendre et ont pu contourner les troupes russes, dont le nombre était supérieur par tactique en faisant construire très rapidement deux ponts permettant de traverser le fleuve à un endroit où les russes ne les attendaient pas.

J’ai acheté le livre de Sylvain Tesson que je ne connaissais absolument pas, mais habituée des chroniques politiques désopilantes de Philippe Tesson à la radio,  j’ai découvert son fils, l’écrivain et depuis j’adore, c’est communicatif, certaines boivent encore ses paroles…!

Alors j’ai lu, j’ai adoré le style qui me fait penser à mon écrivain fétiche Stefan Zweig, un phrasé précis et sensible mais sans ornementation. Une culture incroyable, une mémoire donc et un russophile averti pas seulement pour la vodka, sa compagne de route.

Sylvain Tesson a décidé de refaire le même périple que les grognards de Napoléon battant en retraite pour retourner en France et ce 200 ans après mais en side-car. Aussi au travers de son trajet en tous points identique se mêle un récit repris dans les archives de Caulaincourt et du sergent Bourgogne. Rassurez-vous ce n’est pas un cours d’histoire, mais une histoire. Le stratagème du parallèle, la vie en side-car qui n’est pas une balade de santé quand même et la vie de cette troupe qui fuit les russes. Les civils, les femmes, les enfants, les vieillards, au nombre de trente mille traînards, brisés, épuisés, qui grâce au dévouement et au sacrifice de certains tels le  général Eblé et ses ponts de bateaux réalisés en un temps record permettant de sauver une partie de l’armée.

C’est un récit de voyage bien trempé, où l’on passe de 1812 à 2012, où Napoléon mettra deux mois à faire ce que Sylvain Tesson fera en deux semaines, où le voyage en side-car sera moins pénible avec le gite et le couvert tous les soirs que les campements d’infortune des grognards. Le tout est ponctué de considérations sur le monde d’aujourd’hui, le sens de l’honneur, le courage guerrier et le sens de la patrie, les convictions menants jusqu’aux sacrifices. J’ai vraiment refermé le livre avec le bonheur d’avoir soulevé le voile d’une petite petite partie de notre histoire et accompagné par un excellent conteur.

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