Ce charmant livre a été publié en 2011 et a reçu le prix Goncourt et le prix des lycéens la même année… D’habitude ce n’est pas nécessairement mon critère de sélection, mais j’avoue ne pas avoir regretter ma lecture…! C’est différent, comprenez que le scénario et le déroulement du livre sont assez inédits !
Notre héroïne Esclarmonde pour échapper à un mariage arrangé avec Lothaire n’a d’autre choix que de se donner à Dieu et ce faisant se faire emmurer. Ce roman qui se situe dans le coeur du XII ème siècle, bien loin de nous aurait pu devenir fastidieux ou lourdingue pour ceux qui n’aime que les périodes contemporaines, mais au contraire, je pense que le style de l’écrivain qui est sobre, direct et en même temps plein de poésie affiche un rythme lent et pour autant l’action est omni présente.
Au travers de cette histoire, pour le moins plausible, on traverse un moyen-âge où le système de valeurs est bien différent du nôtre, la virginité, le code de l’honneur, le poids de la religion avec la rémission des pêchés… On touche de nombreux sujets d’aujourd’hui comme le féminisme, la domination masculine avec ses effets pernicieux, la notion d’enfermement dans un lieu, dans un corps. La puissance de la foi et l’abnégation vont faire d’Esclarmonde un véritable symbole autour d’elle et bientôt l’ériger en sainte. Si bien que tous ceux qui l’approchent trouvent réconfort, amitié et soutien. Elle fait changer les personnes autour d’elle à commencer par son fiancé d’alors Lothaire qui deviendra un homme aimant et dévoué.
Un bonne partie du roman parle également des songes, des visions de la jeune femme, comme une sorte d’écran au dessus d’elle qui animent des images de ses pensées et rêves. Et que dire du miracle de la naissance de cet enfant à l’intérieur de ses murs, du sentiment maternel qui grandit dans l’âme de la jeune femme, chut…. je ne dirais pas tout, juste deux mots encore…: « Lisez-le »…!