Si je suis allée à Paris c’est aussi parce que dans mon top ten des choses à voir et à faire, il y avait l’exposition Hergé au Grand Palais. Et oui, c’est vrai je suis fan et depuis fort fort longtemps. Donc j’ai pris soin d’acheter mon billet à l’avance car le e-billet évite les files d’attente. Cette exposition dure jusqu’au 15 janvier 2017, ensuite, il faudra aller à Bruxelles au musée Hergé.
J’ai adoré l’exposition même si contrairement à mes habitudes, j’ai pris un créneau horaire difficile, en effet, il faut croire que tout le monde retrouve son âme d’enfant avec Hergé car vraiment, que de monde….! Il y a les planches, les albums, quelques grands formats et le portrait de Hergé fait par Andy Warhol. On voit dans cette expo les premières influences de Hergé avec Paul Klee, Kandinsky, Miro.
Hergé s’est essayé à la peinture mais comme il disait « ne voulait pas être un peintre du dimanche ». Finalement entre la peinture et la bande dessinée, il a choisi et sans avoir fait une école d’art a performé en épurant le dessin, en créant l’abstraction au maximum, la fameuse ligne claire, un trait uniforme de même épaisseur ayant l’objectif de créer un contour net, des couleurs en aplat et sans ombres ou hachures, tour de force en simplifiant, le message doit être encore plus percutant, « less is more » comme disent les anglo-saxons. Le scénario doit être immédiatement compréhensible, c’est bien en cela le modernisme de Hergé qui perdure encore aujourd’hui.
J’ai bien aimé l’histoire du buste d’Hergé fait par son ami Tchang (de son vrai nom Zhang Chongren), enfin Tchang est l’ami que l’on voit apparaitre dans Tintin au Tibet, mais en fait ce personnage est entré en relation avec Hergé alors qu’il composait Tintin et le Lotus Bleu en 1934, Tchang a largement contribué à moderniser les stéréotypes archaïques d’Hergé sur les Chinois. Tchang sculpteur d’origine est ensuite retourné en Chine et malgré les recherches d’Hergé, n’a ré-apparu qu’en 1981. Tchang fera le buste d’Hergé, de Francois Mitterand et du Prince Rainier III. Grâce à cette fructueuse collaboration c’est une expérience qui influencera Hergé, qui va étayer ses albums de minutieuses recherches, élargissant ainsi sa vision du monde.
Saviez-vous que Moulinsart, ce château que nous pouvons presque tous dessiner les yeux fermés est une réplique simplifiée du château de Cheverny ?
Hergé sera un admirateur de Benjamin Rabier a qui l’on doit le logo de La vache qui rit et précurseur de la ligne claire. Aujourd’hui encore, on lit Tintin comme un classique des classiques, il n’a pas pris une ride et qu’importe si quelques jaloux contestent le bien-fondé de ses histoires, faut-il chercher la petite bête partout ?