Nous n’avons pas toujours privilégié les fameuses journées du Patrimoine dans notre emploi du temps dominical, en effet pendant longtemps les joies de nos week-end étaient consacrées à nos enfants… Ces derniers grandissant et ayant moins besoin de notre présence, ils nous donnent de nouvelles libertés….! Alors on se fait un petit planning à l’avance et parfois tout est chamboulé…!
Ce samedi matin, nous démarrons avec le musée national des Douanes, il est tôt, peu de personnes et on découvre quelques pépites, tout d’abord dans la cour de l’Hôtel des Fermes la fameuse fontaine à congélations, en référence au stalactites qui ornent l’encadrement. Cette fontaine réalisée en 1738 est l’oeuvre du sculpteur Jacques Verbeeckt, celui-là même qui a conçu des éléments muraux au château de Versailles. Ce style rococo est propre au style Louis XV qui pour rompre avec le classicisme précédent s’inspire de la nature et de ses volutes. Cela se retrouve autour de Neptune au centre et de ses deux nymphes.
Ensuite le musée et ses costumes ne manque pas de charme, la malle de transport boulonnée des Indes, ainsi que le décor des quais de Bordeaux avec son passage au pesage des marchandises, mais outre le tableau de la penthière de Maureilles (la penthière représente en fait la zone géographique attribuée à un douanier pour exercer sa mission de contrôle des marchandises) taguée par Salvador Dali, ce qui m’a ébahi, c’est la découverte d’un tableau de Monet.
Et oui, un Monet trône au musée National des Douanes. Il illustre une cabane de douanier en bord de mer et est merveilleusement bien à sa place.
Nous poursuivons notre visite avec deux jeunes filles qui nous font l’explication de la colonne des Girondins avec vivacité et intelligence malgré leur trac car c’est leur première prestation semble-t-il. Ce monument trône au début de la place des Quinconces où ont eu lieu les dernières exécutions des victimes de la Terreur en 1794. Après de multiples rebondissements c’est le projet de l’architecte Dumilatre qui sera retenu, on voit d’ailleurs son nom en bas du monument sur le ruban. Ce qui est amusant c’est également de savoir que Bartholdi ( celui qui a fait la stature de la Liberté à New York) a participé à ce projet dont finalement la ville de Lyon héritera et que l’on peut voir sur la place des Terreaux.
La colonne sur la place des Quinconces s’élève à 54 mètres avec en haut la statue en bronze symbolisant le génie de la liberté brisant ses chaînes.
Le monument comprend aussi des groupes de statues, principalement des quadriges avec des chevaux, avec pattes de poissons, de reptiles, des groupes d’enfants et d’hommes et femmes symbolisant l’ignorance, le vice, le mensonge d’un côté et de l’autre la famille, le bonheur, les arts… Une belle fierté pour notre ville… C’est grâce aussi aux cheminots qui ont permis de sauvegarder les statues pendant le seconde guerre.
Le Chapon fin célèbre retaurant qui a vu tant de personnalités nous ouvre ses portes et le chef Nicolas Nguyen Van Hai nous accueille avec un gentil sourire. Créé en 1825, le Chapon fin accueillera les grands de ce monde tels Sarah Bernhardt, Mucha, Paul Berthelot Sacha Guitry, Toulouse Lautrec et quelques têtes couronnées. A l’époque, le chef Joseph Sicart qui officiera pendant 62 ans sert de la poularde en cocotte, des ortolans, des cèpes, de la lamproie…. Et la cave est paraît-il un summum ..!
Ensuite direction le fort du Hâ où nous visionnons le film documentaire de l’odyssée du train fantôme parti de Bordeaux avec des déportés et qui errera en raison des bombardements et des coupures de voies pendant plusieurs dizaines de jours.
Le Tribunal de Grande Instance est un autre monument qui nous a intéressé au niveau architectural avec la discorde au moment d’ériger les statues devant figurer sur les frontons au dessus, celle de Montesquieu avec des idées jugées trop révolutionnaires, Michel de L’Hospital, à droite Malesherbes avocat de Louis XVI et enfin d’Aguessau. Nous participerons ensuite à un simulacre de constitution de jury et d’avocats et de magistrats afin de nous faire comprendre son fonctionnement. Une pause s’imposera devant la cathédrale de Pey-Berland et son atelier de taillage de Pierre.
Puis nous irons nous perdre dans les petites rues pavés derrière le jardin Public pour aller à l’institut Bernard Magrez et l’exposition Baccarat ravira nos yeux . Surtout le modèle du Tsar Nicolas II ! A l’extérieur la Linogravure sur papier recyclé de l’artiste Swoon fera son petit effet !
En chemin, nous passons par les ruines du Palais Gallien, certes il ne reste plus grand chose… C’était un amphithéâtre construit au début du deuxième siècle de taille imposante avec un tour de 132 mètres. Certaines maisons alentours ont certainement des vestiges dans leur fondations ou dans leurs caves !
En passant par la cour Mably toujours aussi jolie et ensoleillée dans laquelle parfois un concert de jazz à ciel ouvert ravit nos oreilles, j’ai adoré la rétrospective de photos de Bordeaux, qui est étonnante avec Bordeaux comme je ne la connaissais pas telle cette photo de Bordeaux accueillant le grand prix de formule 1.
Un petit tour par mon glacier préféré et la journée sera bien remplie…!