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Je vous écris de Téhéran de Delphine Minoui

Par 9 février 2017 Boite à idées, idées de lectures
Je vous écris de Téhéran

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Delphine Minoui est une journaliste franco-iranienne qui nous fait partager la vie de la jeunesse iranienne des années 2000 à 2010 au travers d’une lettre posthume à son grand-père. Tout au long de son écrit, mi-reportage, mi-journal intime, on suit le voyage de Delphine sur la terre de son grand-père, avec le parallèle entre son histoire à lui et son histoire à elle.  Avec son bagage journalistique, la jeune femme décide de retourner sur les traces de sa famille en 1997 et de s’immerger dans ce pays, berceau de son grand-père défunt.

Hébergée chez sa grand-mère aux moeurs passéistes, elle côtoie le souffle de la modernité des jeunes générations. On vit au travers de ce témoignage, les difficultés du manque d’expression, la censure, les subterfuges que les jeunes peuvent mettre en place pour contourner certains diktats et ce flirt avec le danger inhérent aux sociétés brimées depuis trop longtemps. C’est tout l’enjeu de cet écrit où la mesure de l’écriture est dans l’équilibre des forces en action.

Delphine retrace pas à pas le vécu au quotidien, à l’intérieur, loin des grandes séquences politiques sur la scène internationale. C’est en journaliste confrontée à la violence de la censure et à la pression sur les journalistes que Delphine écrit. De l’époque de son « baba » à son dernier jour sur la terre de ses origines, elle livre un témoignage étonnant, agréable à lire qui n’est pas sans me rappeler cette autre lecture sur le même pays avec un rythme tout aussi énergique : Moi iranien, espion de la CIA et du Mossad.

Dans son livre, on pénètre au coeur des services de la sécurité avec appréhension, au coeur des milieux des mollahs avec humour,  on suit, les paradoxes des codes et coutumes de la société iranienne, tant religieuse que moderne avec au détour de vrais personnages. Ce partage d’expérience, comme un passage initiatique, lui a permis de comprendre le pays de ses ancêtres. Aujourd’hui en exil, elle reste  forte des deux moitiés d’elle-même.

J’ai beaucoup aimé cette balade dans une autre culture souvent décrite comme obscurantiste où l’on s’aperçoit que la condition de la femme est certes peut être sectaire mais moins que dans certains autres pays du moyen orient et puis ce système de valeurs est fonction du pays dans lequel on vit. C’est une belle parenthèse poétique et émouvante d’une tranche de vie.

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