Je viens de refermer Le Bureau des Jardins et des Etangs de Didier Decoin…! J’ai comme objectif personnel de visiter une fois dans ma vie le Japon. Aussi tout ce qui touche de près ou de loin à cette culture ou ce pays m’intéresse. J’ai pris ce livre avec beaucoup de bonheur. Et pourtant…!
Le Bureau des Jardins et des Etangs de Didier Decoin
Le Bureau des Jardins et des Etangs est un récit qui se situe dans le Japon médiéval du XII ème siècle. Un pêcheur de carpes émérite du nom de Katsuro meurt accidentellement dans la rivière Kusagawa. C’est alors sa veuve Miyuki qui va devoir livrer sa cargaison de carpes au Bureau des Jardins et des Etangs pour alimenter les bassins de l’Empereur. Son mari avait gagné l’estime de la cour impériale par la qualité de sa livraison. L’honneur et la bonne fortune du village reposent sur ses épaules. Le récit est au rythme des pas de la petite japonaise. Malgré ses peurs, malgré le poids écrasant ses épaules et les multiples épreuves qui vont parsemer son chemin, elle ira livrer ses carpes coûte que coûte.
La perte du mari est grande pour cette jeune femme, mais le souvenir de son époux l’accompagne tout au long du parcours. Leurs ébats, la sensualité de leurs relations intimes sont prégnants.
L’intrigue ?
Lors d’une halte dans une maison de rendez-vous, elle fera une rencontre décisive qui va faire monter l’intrigue d’un cran. Cependant ce sont bien les petits pas de Miyuki qui génèrent le rythme du roman et les péripéties. Les actions brutales qui perturbent ou croisent son chemin sont comme des variations sur une partition de musique, même si on pressent assez vite l’issue de ses pérégrinations dès sa rencontre avec le directeur Nagusa Kusakabe.
Un roman onirique ?
La lecture est agréable et évoque par les multiples renvois à la tradition et par le rythme lent, à ce japon séculaire. Ce pays dont on peut constater que les traditions sont omniprésentes et basées sur des croyances. On est vraiment dans l’empire des sens, tout est olfactif, des bonnes comme des mauvaises effluves. Les tableaux d’estampes circulent devant mes yeux en permanence. J’ai aussi pensé à ce livre Le Parfum par tous les subtils accents mis sur les odeurs. Les dernières pages renvoient à la simplicité de la vie, hors d’un monde qui veut l’essence même du naturel dans quelque chose d’hyper maîtrisé. Malgré la beauté des tableaux, l’intrigue toute en subtilité, il me manquait encore quelques pages…!